Le samedi 14 juillet dans le sanctuaire de Saint-Anne d’Auray en Bretagne a été organisée en deux séances, à 16h et à 20h30, la projection du film « la Rébellion cachée » réalisé par Daniel Rabourdin pour la mémoire vendéenne. La devise promue à cette occasion par le sanctuaire est: « Le 14 juillet, soyez du bon côté ». Une démarche innovante.
Dans les milieux authentiquement catholiques et monarchistes, on avait plutôt coutume de boycotter le 14 juillet. Sans doute une erreur. On ne peut pas échapper à un calendrier qui s’impose dans la société. Les catholiques ne devraient-ils pas plutôt y participer, non pour s’en laisser corrompre, mais pour essayer de l’influencer? Plutôt que de bouder le 14 juillet, ne conviendrait-il pas de travailler sur le sens, de confronter les mythes avec la réalité historique, de profiter de cette date pour faire connaître la vérité mise sous la boisseau, de proposer un 14 juillet alternatif?
Projeter et regarder le film de Daniel Rabourdin comme à Sainte-Anne d’Auray est une première initiative pour transformer une journée festive et flonflon en une journée commémorative de recueillement, liée au fameux ‘devoir de mémoire’. Il n’y a pas de raison que dans le cadre de la déconstruction actuelle du roman national par les bien-pensants, le devoir de mémoire se limite aux cas qui les arrangent et qu’on garde le silence quand ça les gène aux entournures.
Après tout, c’est la révolution dite française qui fournit la matrice des totalitarismes du XXe siècle. Alors qu’un président de la République représentant à peu près tout ce que qui défrise le monde catholique et patriotique n’hésite pas à s’approprier la figure de Jeanne d’Arc (la méthode bien connue du ‘embrasser pour mieux étouffer’), le monde traditionaliste ne devrait-il pas lui aussi apprendre à s’approprier les symboles de l’adversaire pour les adapter à sa cause?
Daniel Rabourdin cite comme bel exemple la tricolore frappée du Sacré-coeur, qui a permis de dépasser la querelle stérile du drapeau dont on se souvient qu’elle avait empêché de peu le retour à la monarchie en 1873. Après tout, les rebelles vendéens eux-mêmes récupérèrent la mélodie de la Marseillaise pour lui adapter un texte de leur cru: une ruse qui permit de tromper l’ennemi qui croyait entendre approcher des bleus. Alors pourquoi pas la date du 14 juillet? En outre, puisque le 14 juillet est la journée des patriotes, n’est-ce pas un acte patriotique que de régulièrement rappeler le lien direct entre l’héritage idéologique de la révolution et une grande partie de nos problèmes actuels?
Que cette révolution, dont Vincent Peillon dit qu’elle n’est pas terminée, n’a jamais poursuivi d’autre but que de détruire le peuple, sa foi et ses traditions au profit de l’idéal chimérique d’une république universelle oligarchique dirigée par les idéologues. Une république universelle dans laquelle l’individu, privé de repères, ne sert plus que de cobaye et de consommateur. Ainsi, après avoir, en France, déraciné et gommé ce qu’on appelait jadis les ‘vieilles nations’ (de nos anciennes provinces), le même rouleau compresseur idéologique vise aujourd’hui a effacer les peuples d’Europe dans le cadre d’un déracinement global tous azimuts. Révéler la vraie nature de la révolution qui dure jusqu’à nos jours, c’est révéler les racines du mal mondialiste. Alors vive le 14 juillet pour le souvenir des saints martyrs et pour la liberté, la vraie!
A. Lallemand
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